Le pécheur d'éponge, extrait du "Monde du Silence" du commandant Cousteau, source http://www.cousteau.org
Les scaphandriers deviendront aisément reconnaissables par la suite grâce à leur célèbre bonnet rouge (utilisé plus tard par un autre plongeur très médiatique, de renommée planétaire …).
Les bagnards de Toulon et de Brest ont été "utilisé" comme scaphandriers, notamment ceux qui étaient assujettis à de lourdes peines. Leur tenue vestimentaire comportait le fameux bonnet rouge. Ils restaient souvent de nombreuses heures dans l'eau et suffisamment profond pour subir un accident de décompression à la remontée. A cette époque, les maladies de décompression étaient mal connues. Leur perte ne causait pas de grand chagrin et ceux qui ne mourraient pas, devenaient bancroches, béquillards, aveugles ou sourds.
Par la suite cette tradition est restée car cette couleur voyante se repérait de loin et permettait aux responsables des opérations de dynamitage de s’assurer que tous les plongeurs étaient remontés avant de faire exploser les charges (une fois le casque retiré, le bonnet rouge devenait ainsi très visible).
Le bonnet est également indispensable afin de pouvoir actionner la soupape sans se blesser et se protéger du froid.
Film de l'US Navy sur l'utilisation de l'habit du scaphandrier
Extrait Tintin et Rackham le Rouge, source http://www.tintin.com
Film historique sur les plongeurs d'éponges, commentaire de Léon Zitrone !
L'ignorance des scaphandriers, extrait du "Monde du Silence" du commandant Cousteau, source http://www.cousteau.org
Film humoristique, problème de soupape
C’est une réponse inadaptée à une situation stressante ressentie par le plongeur comme imprévisible, dangereuse ou encore incontrôlable. Elle se caractérise par la perte de confiance en soi et il s’ensuit une perte des moyens physiques et intellectuels. L’individu saisi de panique est dans l’incapacité de se maîtriser, il y a perte de contrôle de la situation. Les facteurs déclenchant la panique sont nombreux, parmi les plus communément rencontrés on peut citer :
la perte ou la non maîtrise de son matériel.
le manque de visibilité.
les conditions météorologiques.
la méconnaissance du site de plongée.
la perte d’un équipier.
le sentiment de ne pas pouvoir faire face aux efforts physiques nécessaires à la maîtrise de la situation.
la situation vécue non conforme à la représentation mentale que c’était faite le plongeur.
etc.
Formation des scaphandriers de l'US-NAVY
Au début du XX siècle, les limites de la tolérance de l'organisme à l'oxygène sous pression sont bien définies, les tables de décompression de Haldane se sont répandues à travers le monde. Les scaphandriers atteignent couramment des profondeurs comprises entre trente et cinquante mètres. On ne descend pas plus bas parce que dans la plupart des cas le débit des pompes deviendrait insuffisant au-delà de cette profondeur. Les durées de séjour au fond sont courtes car, à la remontée, il faut effectuer des paliers de décompression en pleine eau, accroché à une corde, ce qui est inconfortable et dangereux pour peu qu'il y ait du courant et qu'en surface le navire-base s'agite dans la houle.
Assez rapidement apparaît alors un phénomène jusque là insoupçonné: au-delà d'une certaine profondeur, en moyenne entre quarante et cinquante mètres, les scaphandriers ressentent des troubles étranges. Ils constatent une sorte de dégradation mentale. Leur raisonnement, leur mémoire immédiate, leurs facultés de perception, particulièrement la vue, sont perturbés. Un retard dans l'enchaînement des processus mentaux devient sensible. Ces symptômes sont variables selon les individus; ils se manifestent plus ou moins rapidement et sous des formes différentes.
Dans les années 1920, ce que retiennent les chercheurs est que si l'on veut aborder de plus grandes profondeurs et mettre le plongeur à l'abri (complètement ou partiellement) de la narcose, il faut modifier la composition du gaz qu'il respire.
Dès 1924, la marine américaine se lance dans l'utilisation de l'hélium, suivant les recommandations de Thompson et de Behnke. Les avantages de l'hélium sur l'azote apparaissent clairement en ce qui concerne la narcose. Deux succès presque immédiats l'attestent: d'abord en 1930, la première plongée à cent mètres, ensuite en 1937 à cent vingt-six mètres.
Les scaphandriers confirment qu'à cette profondeur la narcose qu'ils ont connue en plongée lorsqu'ils respiraient de l'air disparaît complètement et qu'en outre la mécanique ventilatoire des poumons est infiniment plus aisée. L'air qu'on respire à cent mètres de fond est épais comme une soupe, le mélange d'hélium et d'oxygène a la fluidité d'un bol d'air de montagne.
Si l'invention du scaphandre de Siebe, les travaux de Bert et Haldane ont donné le coup d'envoi de la plongée moderne en permettant aux hommes d'accéder aux moyennes profondeurs, c'est bien la découverte des mélanges respiratoires à base d'hélium et d'oxygène qui leur a ouvert le chemin des grandes profondeurs.
L'effet "Donald Duck" , extrait "Le monde sans soleil" * du commandant Cousteau, source http://www.cousteau.org
Les scaphandres s'améliorent. Les tourelles de plongée, inventées en Angleterre par Robert Davis et fabriquées par la célèbre firme Siebe-Gorman, commencent à se généraliser. L'idée est simple et séduisante: pour éviter aux scaphandriers les longs et pénibles paliers de décompression qu'ils doivent subir en pleine eau accrochés à une corde, un caisson cylindrique en acier, ouvert à la partie basse et en équipression avec le milieu extérieur, les accompagne dans leur remontée.
Le scaphandrier pénètre à l'intérieur de cet habitacle qui joue le rôle d'un ascenseur; un aide le débarrasse de son casque, puis il y effectue ses paliers de décompression en toute sécurité et dans un confort relatif. Pendant toute la durée du travail, la tourelle est maintenue à quelques mètres au-dessus du fond, et elle peut aussi servir de refuge en cas d'incident.
Les tourelles d'observation sont nées en Angleterre. C'est Robert H. Davis qui construisit la première en 1912. De quoi s'agît-il ?
Tout le monde s'accorde à reconnaître alors qu'un scaphandrier peut travailler sous la mer, certes, mais pendant des temps relativement brefs et à des profondeurs courantes ne dépassant pas une quarantaine de mètres. Au-delà, cela reste possible, mais l'opération devient rapidement dangereuse en raison de la toxicité, croissante avec la profondeur, du mélange respiré.
Quelques bons esprits se sont dit que la solution pour rester longtemps sous la mer était de protéger le corps de l'homme dans une enceinte résistant à la pression et lui permettant de ce fait de respirer de l'air atmosphérique. Quel serait dans ce cas le volume le mieux adapté ? Une sphère, un cylindre, ou un assemblage de sphères et d'éléments cylindriques. La tourelle de Davis est un cylindre d'acier, muni de hublots, un peu plus grand qu'un homme, qu'on descend dans l'eau suspendu au bout d'un câble sous la grue d'un navire.
Extrait tourelle d'observation, source http://www.cinecitta.com
John Turner était un scaphandrier de Philadelphie qui a établi un record du monde de plongée en 1920, en plongeant à 110 m près de Boston. C'est à un mécanicien Charles Jacksa, que l'on doit ce scaphandre qui pèse plus de 180 kilos. John Turner rechercha sur la côte d'Irlande 30 millions de livres d'or qui se trouvaient à bord d'un navire torpillé.
Dès le début du XX siècle, on cherche à libérer le scaphandrier du tuyau d'air qui le relie à la surface et le limite dans ses déplacements. Boutan propose en 1915 un appareil destiné à rendre le scaphandrier totalement indépendant. Cette invention intéresse aussitôt la Marine qui envisage son utilisation à bord des sous-marins, non seulement pour remédier depuis l'extérieur à une éventuelle avarie par "sassage" d'un scaphandrier, mais également dans un but offensif, puisque l'appareil ne doit théoriquement pas produire de bulles d'air et de ce fait ne doit pas pouvoir être repéré depuis la surface.
Le scaphandre autonome de Boutan est un appareil portatif qui supprime la pompe d'alimentation et le tuyau d'air. Le fonctionnement de l’appareil serait trop long à expliquer ici, mais ce qu’il faut retenir est qu’il s’agit d’un des tout premiers systèmes de plongée à circuit fermé à recycleur d’air.
La fabrication en série d'appareils Boutan, la formation du personnel susceptible de I ‘utiliser, la modification des sas de sous-marins entraîneraient de lourdes dépenses et l'époque ne s'y prête pas. L'ère des nageurs de combat et des opérations sous-marines offensives n'est pas encore arrivée.
Extrait des renflouements après la seconde guerre mondiale, source http://www.cinecitta.com
A la fin de la seconde guerre mondiale, les destructions opérées par les alliés au cours des hostilités, ou celles effectuées par l’occupant en battant retraite, laissent les ports dans un état de désolation inimaginable. Des milliers de navires ou d’installations portuaires sont détruits et encombrent les fleuves, les ports et rades, gênant considérablement, pour ne pas dire paralysant, les accès par voie maritime. Des centaines de scaphandriers travailleront sur des chantiers particulièrement difficiles.
Les premiers tests du scaphandre autonome, source http://www.cousteau.org
A la fin de la guerre, les côtes sont infestées de mines marines de tous type. La destruction, la neutralisation de ces mines devient urgente pour la reprise des activités économiques et maritimes du pays (commerce, pêche, navigation). Des équipes de déminage sous-marins sont formés pour intervenir sur tous les engins de guerre. Ces plongeurs sont appelés "scaphandriers-démineurs". Le matériel utilisé est assez hétéroclite et varie suivant le type d'intervention. Le scaphandre à casque de type "Pieds-lourds" est utilisé pour le déminage classique sur des mines à orin ou mines de plages de type K.M.A. Pour des interventions sur des mines acoustiques, magnétiques ou à influence, les appareils utilisés sont de type recyclage de gaz ou à circuit fermé. Sur 1400 mines mouillées (référence, archives allemandes) plus d'un millier avait été détruites, sans compter celles qui avaient pu sauter spontanément. Il fallait donc tout ratisser sur ces centaines de kilomètres carrés par fonds divers dont des dizaines de kilomètres carrés par fonds de roche. Pour ces fonds rocheux il fallait aller voir en utilisant des scaphandriers, parmi lesquels, seuls les plongeurs autonomes, pouvaient avoir un rendement efficace.
La plongée en scaphandre autonome avait désormais conquis ses lettres de noblesse et entra dans les mœurs. Le remplaçant du scaphandre "Pieds-lourds" voit ainsi le jour, mais il faudra encore 35 années pour le détrôner.
La fin du règne des scaphandriers, extrait du "Monde du Silence" du commandant Cousteau, source http://www.cousteau.org
A partir des années 50, c’est-à-dire après la grande période des renflouements, tous les scaphandriers n’ont pas pu continuer ce métier, loin de là. Beaucoup ont dû arrêter suite à des accidents qui leur interdisaient définitivement la plongée, d’autres ont cherché des emplois plus stables ou sédentaires, pour différentes raisons, principalement familiales.
De plus, le nombre d’épaves à renflouer diminua considérablement, ce qui nécessita une reconversion pour bon nombres d’individus qui avaient travaillé au dégagement des ports. Cette profession régresse, au point que l’on ne forme plus de jeunes scaphandriers.
L’avènement du scaphandre autonome, son coût moins élevé, ses besoins moindres en personnel d’assistance, et surtout la plus grande mobilité qu’il offre à son utilisateur fait mettre au placard le casque de cuivre et les semelles de plomb. Seuls quelques anciens continuent d’exercer le métier avec le matériel traditionnel, ne voulant en aucun cas faire « la grenouille », comme ils disent.
Avec l’évolution de la technologie et des matériaux, le scaphandrier s’allège et se chausse parfois de palmes. Il garde selon la nature des travaux à effectuer, une dépendance avec la surface pour ce qui est de l’alimentation en air et de la communication, mais à présent, il peut se mouvoir plus facilement.
Le scaphandrier n’est donc pas mort mais il a évolué (Voir: "Les scaphandriers de nos jours").
Au sortir de la guerre, la plongée en scaphandre autonome émerge des pratiques de pêche à la nage. La mise au point d’équipements, le développement de la plongée militaire puis professionnelle, facilitent la structuration d’une plongée de loisir, tout autant que la lente transformation des représentations des imaginaires sous-marins. Le temps des pionniers s’achève symboliquement avec la reconnaissance du Monde du Silence, palme d’or à Cannes en 1959.
L’appropriation de l’activité par des structures de loisir comme le Club Méditerranée accompagne la généralisation de la pratique. Une presse spécialisée se développe et promeut une "bonne pratique", concrétisée par la mise au point et la reconnaissance des brevets de plongée. Enfin, la plongée en scaphandre prend une dimension internationale avec la création de la C.M.A.S et ouvre grand la porte aux organismes commerciaux américains. Dans cette mise en musique de l’aventure sous-marine, Jacques- Yves Cousteau joue un rôle central. Personnage adoré ou haï, il est, de fait, une des clés du développement de la plongée militaire ; il est aussi celui qui transforme la représentation de l’univers sous-marin par sa mise en images ; enfin il propose très tôt une vision mondiale de la plongée.
Le commandant Cousteau et la Calypso, extrait du "Monde du Silence" du commandant Cousteau, source http://www.cousteau.org
Les films de Jacques-Yves Cousteau ont permis au grand public de découvrir le monde de la mer et ses mystères,